Accréditation

Autour du documentaire : “tous les pays du monde se penchent sur leur patrimoine cinématographique”

Jeudi 19 octobre s’est déroulée la conférence autour du documentaire de cinéma animée par Emmanuelle Spadacenta. A cette occasion, c’est Thierry Frémaux en personne qui est venu présenter une nouvelle plateforme lancée par l’Institut Lumière : Doc Ciné. Un plateforme dédiée aux professionnels qui offrira un vaste choix de documentaires sur le cinéma et qui permettra d’affiner sa recherche selon des critères variés. "Un outil indispensable", car selon le directeur de l’Institut “tous les pays du monde se penchent sur leur patrimoine”.

 Un Certain Nasser

CineKino : 

Place ensuite à CineKino, une série documentaire, produite par Idéale Audience et Zero One Film et élaborée pour Arte, qui présente en 10 épisodes de 26 minutes, la cinématographie d’un pays différent. Une série au potentiel certain selon ses deux producteurs notamment parce que “le public d’Arte n’est pas cinéphile parce que c’est une chaîne culturelle c‘est un public extrêmement généraliste” comme le précise Pierre-Olivier Bardet. Avant d’ajouter : “C’était absurde de vouloir résumer le cinéma en 26 minutes, mais nous avons fait quelque chose de satisfaisant, la sélection est forcément subjective”. Chaque sélection est réalisée avec un grand connaisseur du cinéma respectif de chaque pays. Leur vision à long terme : créer un musée virtuel européen, car l’obsolescence des droits donne une durée de vie beaucoup trop courte aux films. 

Le temps des Nababs : 

Jean Labadie est ensuite venu parler de son projet : Le temps des nababs, une série de documentaires sur le métier des producteurs, de l’époque après-guerre aux années 1980. Comme l’explique le fondateur du Pacte :”J’ai passé mon temps à demander aux gens : comment vous faisiez à l’époque ?” Pourquoi ce projet ? Car un jour si l’on ne cherche pas à savoir, on regrettera de ne plus connaître un autre âge de la production explique-t-il, avant de rajouter : “C’est la pluralité du cinéma français qui l’a rendu unique.” 

Tënk :  

Jean-Marie Barbe est ensuite venu présenter sa nouvelle plateforme : Tënk, une plateforme SVOD de documentaires en ligne dont certains peuvent être dédiés au cinéma. Son but ? En plus du premier objectif d’atteindre 8000 abonnés, il souhaite co-produire 100 oeuvres par an. 

Sa motivation par d’un état des lieux alarmant conjuguant un abandon fort du documentaire de création au profit de choses plus calibrées, formatées et classiques une « maltraitance » du documentaire par les chaînes de télévision, qui n’en diffusent que dans les dernières heures de soirée. Quand on lui pose la question sur le type d’audience de plateforme, est-elle cinéphile ou non, Jean-Marie Barbe répond qu’avant toute chose, la volonté des artistes qu’il diffuse n’est pas forcément de correspondre aux attentes du public, mais de le questionner et que cette réflexion se poursuive en dehors de la salle ou après l’extinction de son ordinateur. 

Un certain Nasser : 

Venus du Liban, Myriam Sassine, Antoine Waked et Badih Massaad sont d’anciens étudiants de George Nasser qu’ils présente comme le père fondateur du cinéma libanais. Jusqu’à en faire le personnage central de leur film, Un certain Nasser : “On le citait souvent, il nous fascinait”. La forme est inhabituelle: il s’agit d’une interview d’1h, entrecoupée de passages des trois films réalisés par George Nasser. Les chaînes de télévision n’étant pas intéressées par le film, ce qui fut une contrainte budgétaire a cependant permis une plus grande liberté de format pour les auteurs. Concernant la restauration, il leur a été très difficile d’obtenir des archives des anciens films, et de les restaurer : “ Au Liban on a exploré tous les laboratoires, on a passé beaucoup de temps à en chercher en France. La présélection à Cannes Classic nous a aidé dans cette démarche, le financement est arrivé vite après ça”.  

Clara Chedin

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