Point de vue d’un vendeur : Tomáš Žůrek (National Film Archive Czech)

La mission de National Film Archive, Prague, est de préserver le patrimoine cinématographique, de favoriser sa compréhension publique et de faciliter le développement de l’industrie audiovisuelle tchèque et de la culture cinématographique. La NFA est l'une des dix archives de films les plus anciennes au monde. Il a été créé en 1943 et en 1946 il est devenu membre de la Fédération Internationale des Archives du Film - FIAF. En 1997, il est devenu membre fondateur de l'Association des Archives du Film Européen et des Cinémathèques, ACE (Association des Cinémathèques Européennes). 

Que représente le MIFC pour vous? 

C’est l’endroit parfait pour rencontrer nos collègues également concentrés sur le cinéma classique. Nous vendons seulement des films de patrimoine alors pour nous c’est un avantage énorme de ne retrouver que des professionnels concernés, cela rend les choses plus faciles. 

Quelle est l’importance du cinéma classique sur le marché tchèque?

C’est assez difficile de sortir des films classiques tchèques au cinéma, mais si nous les travaillons comme une sortie de longs métrages récents, soit avec un arsenal promotionnel composé de posters, de trailer, de merchandising, etc, ils sont plutôt bien reçus et sont diffusés dans de nombreux cinémas dans toute la République tchèque. Cependant, nous ne pouvons en sortir de cette façon qu’un ou deux par an, car le marché est resserré, la demande pour le cinéma de patrimoine tchèque est assez limitée. Du côté des films étrangers, je ne connais pas les résultats exacts car nous n’en distribuons pas, mais je pense que le public est plus intéressé par eux que par les classiques locaux.  

Le gouvernement est-il impliqué dans la restauration, la distribution et l’édition des films classiques? 

La National Film Archive à Prague est gérée et en partie financée par le ministère de la Culture de la République tchèque. Donc nous pouvons dire que les restaurations commandées par la NFA sont co-financées par le ministère. Cependant, la plupart des projets de restauration dans le pays sont financés par des fonds internationaux (le projet de restauration digitale de l’héritage cinématographique de République tchèque est aidé par les EEA Grants) ou par des fondations privées (Nadace české bijáky). 

Comment le cinéma classique tchèque est-il perçu hors de ses frontières? 

Particulièrement bien. Notre plus gros succès date de l’an passé avec la version digitale restaurée du film de science-fiction Ikarie XB 1 de Jindřich Polák (1963) qui a été montrée en avant-première à Cannes Classics. Après cet événement, le film a été vendu dans cinq pays et montré dans plus de 20 festivals à travers le monde. Nous avons également signé cette année un deal de 30 films tchèques avec Janus Films/Criterion Collection et avons vendus six films au Japon, notamment car 2017 est l’année de la République tchèque dans ce pays. Enfin, notre récente restauration, Black Peter de Miloš Forman (1984) a été montrée à Venice Classics cette année.