Accréditation

Table ronde de l’Afcae : "Il ne faut pas que notre victoire devienne notre défaite"

Ce jeudi matin s’est ouvert sur la table ronde co-organisée par l’Afcae/ADRC et l’Institut Lumière. Modérée par Anthony Bobeau, elle était dédiée à la programmation et à l’animation du cinéma de patrimoine dans les salles d’art et essai. 

MIFC Afcae 

Thierry Frémaux est venu ce jeudi dans les locaux de la MIFC pour ouvrir cette table ronde avec cette phrase : "il ne faut pas notre victoire devienne notre défaite". Par ces mots, le directeur de l’Institut Lumière a voulu souligner la grande diversité et l’offre pléthorique de films de patrimoine dans nos salles de cinéma françaises, tempérée par une dispersion des entrées et une jeune génération toujours plus difficile à convaincre de venir voir ces longs métrages classiques en salles. 

Autour de la table distributeurs et exploitants ont échangé leurs points de vue. Ils sont accordés sur plusieurs sujets. Tout d’abord, si la France a la chance d’avoir un grand cinéma de patrimoine disponible, cette profusion provoque parfois un embouteillage de sorties. Il y a entre 3 et 5 films classiques qui sortent par semaine. Etant déjà un marché de niche, pas particulièrement porteur en termes d’entrées, le cinéma de répertoire peut souffrir de ce trop plein même s’il apporte une certaine diversité. 

Pour qu’il existe davantage auprès des spectateurs, il est nécessaire de créer une chaîne vertueuse de transmission partant du distributeur à l’exploitant pour arriver au public : "Réfléchir à la distribution d’un film, pour la date de sortie, le marketing et l’accompagnement est essentiel. Deux fantasmes sont nés de la numérisation : certains ont pensé qu’avoir un DCP suffisait à faire une sortie et les gens ont la sensation que tout est disponible. C’est pourquoi le travail des distributeurs est essentiel" a affirmé Jean-Fabrice Janaudy des Acacias. Un avis partagé par son collègue de Carlotta, Vincent-Paul Boncour.  

De leur côté, les exploitants d’art et d’essai, même s’ils approuvent ce discours, explique également qu’il est important pour eux d’apporter une forme de patte éditoriale, souvent basé sur les propres goûts cinéphiles de ceux qui s’occupent des cinémas : "Montrer du cinéma de patrimoine ne doit pas relever de la réussite économique mais d’une réussite personnelle basée sur la transmission" a expliqué Sylvain Pichon des cinémas Méliès de St Etienne. Mais comment attirer les publics en salles pour voir un film de répertoire quand près de 18 films sortent chaque semaine sur les écrans? Il faut un grand travail d’accompagnement mais également parvenir à rendre ces séances événementielles. Et Sylvain Pichon d’expliquer le cas de Deep End de Jerzy Skolimowski : "Je ne connaissais pas ce film, ce fut une véritable découverte. Alors je l’ai sorti comme une nouveauté et c’est ce qui a vraiment fonctionné auprès des spectateurs" a-t-il développé. 

Enfin, tous se sont entendus autour de la nécessité de ressortir les grands auteurs régulièrement sachant que les générations se renouvellent. Pour ça, la solution ciné-club reste encore une idée prépondérante pour mêler à la fois découverte et partage. 

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