Accréditation

Edition vidéo : Comment vendre et acheter des films à l’étranger?

Le MIFC s’est officiellement  ouvert sur une table ronde abordant  la vente et de l’acquisition des films de patrimoine à l’international, en présence du grand témoin du festival, Peter Becker.

 

La première conférence du Marché du film classique était l’occasion de plonger dans les arcanes des transactions qui entourent les films de patrimoines. Animée par Patrick Marteau, rédacteur en chef du magazine spécialisé Les Années Laser, cette discussion rassemblait des pointures du secteur en la personne Jérôme Soulet, directeur vidéo télévision et nouveaux médias chez Gaumont et précédent parrain du MIFC, Eric Saquet (directeur chez l’éditeur ESC), Giordano Guillem (chargé des acquisitions patrimoine chez Wild Side) ainsi que le Grand témoin de cette édition 2019, Peter Becker (président de la Criterion Collection).

La table-ronde s’est vite orientée sur les méthodes mises en place pour acquérir les trésors patrimoniaux. De façon collégiale, les professionnels du secteur ont exprimé l’importance du relationnel dans ce processus. En tant que représentant du catalogue de plus de 1500 références que possède Gaumont, Jérôme Soulet a mentionné l’importance des ayant-droit dans le choix du bon acquéreur. Un sentiment partagé par le président de la Criterion Collection, Peter Becker, conscient du caractère essentiel des relations commerciales avec les garants des droits d’auteur, souvent actifs et prêts à collaborer à la procédure éditoriale. La priorité des éditeurs, de Criterion à ESC, reste la volonté de rattacher les réalisateurs aux procédés de restauration (master, étalonnage…) et à la ressortie de leurs œuvres, malgré la réticence de certains comme Jim Jarmusch ou Wes Anderson. Cette démarche revêt une importance fondamentale aux États-Unis, où le contrôle des œuvres tend à échapper à leurs créateurs, au profit des studios.

Le colloque s’est ensuite tourné sur la question du prix d’achat des œuvres. Selon Eric Saquet, en dehors des catalogues de Park Circus et Hollywood Classics, il n’existe pas de prix fixe pour les films. Les tarifs restent négociables en fonction de plusieurs paramètres, notamment la popularité, l’ancienneté et la qualité visuelle de l’œuvre proposée. Une autre variable reste la nature des droits d’exploitation (sortie en DVD, ressortie en salles, diffusion en streaming…) du bien vendu, ajoute Jérôme Soulet.

Bien qu’il soit majoritairement régulé par la loi de l’offre et de la demande, le marché des œuvres de patrimoine reste "sujet à l’irrationnel", comme le rappelle Giordano Guillem. "Les prix sont fixés en fonction de la volonté de l’éditeur et nous cédons souvent davantage que nous ne gagnons", renchérit le responsable de Wild Side.

Des prix de vente, la discussion a rapidement muté vers le conflit d’intérêt pour les sociétés comme Gaumont, à la fois vendeuses et éditrices de films de patrimoine. Jérôme Soulet a évoqué un faux problème, insistant sur l’importance primordiale de la visibilité du catalogue. "Comme disait Bertrand Tavernier : un film qui ne se montre pas n’existe plus", a-t-il déclaré. Pour le ponte de Gaumont, l’existence de deux éditions pour un même film (si tant est qu’elles apportent un éclairage différent sur l’œuvre) est bénéfique pour tous les partis en présence.

Après une première demi-heure technique, les invités ont pu s’exprimer sur leur plus belles acquisitions et celles qui leur restaient inaccessibles. D’Il était une fois en Amérique jalousement gardé par Disney à La maman et la putain, longuement convoité par les équipes de Criterion, l’acquisition de certaines œuvres reste une histoire de persévérance selon les mots de Peter Becker.

Ce site nécessite l'utilisation d'un navigateur internet plus récent. Merci de mettre à jour votre navigateur Internet Explorer vers une version plus récente ou de télécharger Mozilla Firefox. :
http://www.mozilla.org/fr/firefox