Accréditation

Etude de cas : Apocalypse Now Final Cut

Dans une des conférences les plus attendues de ce Marché International du Film Classique, James Mockoski, Yann Le Prado et Paul Rassam, en visite surprise, ont permis d’y voir plus clair sur la version Final Cut d’Apocalypse Now.

Contre toute attente, la star du jour n’était pas James Mockoski (archiviste et superviseur de restauration chez American Zoetrope) mais bien Paul Rassam, distributeur français d’Apocalypse Now. Le frère du producteur Jean-Pierre Rassam, généralement allergique aux apparitions publiques, faisait l’honneur au MIFC de participer à l’étude de cas autour de la ressortie d’Apocalypse Now. Les deux collaborateurs historiques de Francis Ford Coppola étaient rejoints par Yann Le Prado de StudioCanal pour répondre aux questions de la rédactrice en chef de CinemaTeaser, Emmanuelle Spadacenta.

A peine les présentations faites, Paul Rassam se lance dans une petite leçon d’histoire, soucieux d’expliquer les difficultés entourant le tournage du film qui valut une deuxième Palme d’or à son réalisateur. Du cancer de Steve McQueen au remerciement d’Harvey Keitel, de l’infarctus de Martin Sheen à l’endettement faramineux de Coppola, Apocalypse Now était un risque jusque dans sa façon d’enregistrer le son. La témérité pionnière dont fait preuve Coppola en utilisant la technologie 5.1 est pourtant l’une des raisons majeures de la sortie d’Apocalypse Now Final Cut. Bien qu’elle n’ait pas été complètement récompensée à l’époque, l’ambition de Coppola permet une qualité de restauration exceptionnelle grâce aux prouesses technologiques de ces dernières années. Comme l’explique James Mockoski, le travail avec Dolby Atmos a enfin permis au réalisateur de créer une ambiance sonore immersive et aussi chaotique que les combats mis en scène.

L’image a également été retravaillée de façon différente selon le ponte de Zoetrope. C’est la première fois que les laboratoires utilisent le négatif original, Redux, ayant été restauré à partir d’une copie plus terne. Grâce à la qualité de ce négatif étonnamment bien conservé, l’équipe colorimétrique a pu retrouver la vivacité des couleurs estompée au fil des rééditions en VHS ou en DVD. Même si le coût d’une énième restauration (300 000 dollars séparés entre Zoetrope, StudioCanal et Lionsgate soulève des questions, Yann Le Prado tient à rassurer le public sur la longévité de ce master et sa fidélité à la vision qu’avait Coppola de son chef-d’œuvre. Tout en rappelant que ces efforts de la part des distributeurs ne peuvent être transformés que si les salles jouent le jeu en termes d’équipement. Comme le résume Mockoski, le but de cette restauration est de donner l’illusion que ce chef-d’œuvre ait été tourné cette année. Une belle manière de sensibiliser une nouvelle génération aux horreurs de la guerre. Et au bon cinéma.

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