Accréditation

Table ronde technique : Conservation numérique et patrimoine

Ce mercredi 17 octobre, le MIFC réunissait le CNC, la CST, la Ficam et plusieurs laboratoires pour faire un point sur les nécessités liés au numérique et souvent peu maitrisées par les ayant-droits. 
 
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Autour de la table ronde du mercredi après-midi, animée par Patrice Carré du Film Français, se réunissaient Laurent Cormier, directeur de la direction du patrimoine cinématographique du CNC, Olivier Duval, Dga de Hiventy, Yves Gringuillard VP Digital Distribution & Préservation d’Eclair, Christophe Massie, président délégué de l’observatoire métiers et marchés de la Ficam, Hans-Nikolas Locher, directeur du développement de la CST, et Pierre-Loïc Précausta, Pdg de Lumières numériques.

Ensemble, ils sont revenus sur l’accompagnement technique qui fait suite à la signature du 3 octobre 2016 de l’accord professionnel sur l’exploitation suivie des oeuvres. A cause des bouleversements provoqués par le passage au numérique, les usages en matière de conservation et de stockage des oeuvres ont dû être modifiés. Et si quelques mauvaises pratiques perdurent, une recommandation technique appelée CST-RT-043:2017 et publiée en mars 2018 suite aux réflexions d’un groupe de travail piloté par la CST et la Ficam a pour ambition de les corriger. Vous pouvez en retrouver le détail en cliquant ici. Hans-Nikolas Locher, à l’aide d’un powerpoint, a profité de cette table ronde pour en donner les grandes lignes. 

Comme l’a précisé Laurent Cormier, cette réglementation fera désormais partie de l’agrément pour la production d’un film. Outre l’aspect technique, cette recommandation met en avant la nécessité d’un cadre contractuel définissant explicitement les obligations mutuelles des parties en matière d’application, de responsabilités et de garanties en matière de conservation et de stockage des oeuvres. Elle met également l’accent sur "le choix de la nature des éléments numériques de l’œuvre à conserver et la qualité des fichiers master dans la perspective de l’exploitation suivie » mais aussi sur le format des fichiers archivés pour éviter toutes formes d’obsolescence. Pointant ainsi aussi la nécessité de migration régulière des médias pour ne pas se retrouver dans l’impossibilité de lire ces fichiers, et par conséquent de les perdre. La CST a d’ailleurs insisté sur la réplication des données avec "a minima deux réplicas et leur localisation dans des lieux différents et opérationnellement indépendants » pour éviter toute perte définitive. De même « la réversibilité », en particulier en fin de contrat, est une donnée d’importance à prendre en compte, notamment en cas de défaillance du prestataire de stockage. 

Plus globalement, il est clair pour tous les membres du panel que, pour le moment, aucun support numérique ne représente une garantie en termes de pérennité. Les solutions sont nombreuses mais seul le retour sur pellicule permet une stabilité supérieure à 50 ans mais elle implique un coût supplémentaire, qui pourra être inclus dès le départ dans le budget du film grâce à la place de la conservation dans l’agrément. Une solution à long terme est-elle envisageable dans un futur proche? « Beaucoup de tentatives passionnantes en termes de R&D sont en cours mais le temps de leur industrialisation éventuelle prendra encore beaucoup de temps. » Donc pour le moment « le support inerte dont tout le monde rêve » comme le formule Hans-Nikolas Locher, n’est pas encore à portée de main. 

Enfin, Laurent Cormier est rapidement revenu sur le bilan de la restauration et de la numérisation des films de patrimoine. Ainsi pour un montant de 60 millions d’euros, 980 courts et longs métrages ont été soutenus par le CNC. Mais si le dispositif prévoit un assouplissement des règles et compte bien se perpétrer, son véritable enjeu actuel est d’ordre budgétaire, les finances de Centre étant « très contraintes ». 

 

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