Accréditation

Étude de cas : Arte.TV Cinema

La dernière conférence de cette deuxième journée était l’occasion d’analyser le modèle économique de la branche cinéma d’Arte, notamment l’importance du replay dans cet écosystème.

Dans un milieu télévisuel conditionné par les audiences, Arte fait figure d’exception. En plus de son rôle de passerelle culturelle entre la France et Allemagne, la chaine de télévision a su trouver son public en proposant une offre de cinéma de patrimoine sans précédent. Une tendance qui s’est accentuée depuis le lancement du service de replay gratuit sur le web.

Une offre née d’un désir de transmission dont Sophie Tran, Anne Bidaux et Nina Goslar (issue de la branche allemande de la septième chaine) étaient venues discuter avec Emmanuelle Spadacenta, rédactrice en chef de Cinemateaser. Animées par une cinéphilie communicative, ces trois intervenantes s’efforcent d’élargir le catalogue de la plateforme de streaming dédiée au cinéma de patrimoine. Comme le formule Anne Bidaux, leur sélection est le résultat d’un mélange de coups de cœur et d’œuvres résonnant avec l’actualité, comme le prouve les cycles Vampires et Philippe Garrel réalisés en partenariat avec la Cinémathèque française.

La mission de service public que mène les équipes d’Arte a nécessité une expertise nouvelle dans les négociations de contrats. L’exploitation des œuvres différant de la simple diffusion en prime time, la chaine franco-germanique s’est trouvée dans l’obligation d’acheter les titres pour une durée supérieure et un prix plus élevé. Une aubaine pour les éditeurs qui ne s’arrête pas là selon Nina Goslar. En réponse à la fébrilité de certains ayant-droit face à la gratuité de l’œuvre, la responsable allemande estime le procédé comme bénéfique aux ventes de copies physique. Une conviction basée sur l’argument selon lequel les spectateurs achèteraient plus facilement une œuvre dont ils sont déjà familiers.

La gratuité n’est pas le seul argument d’Arte pour attirer le public vers les films de patrimoine. Les équipes promotionnelles se sont adaptées aux codes des réseaux sociaux pour hameçonner un public de plus en plus jeune. Entre courts-métrages d’animation et vlogs (vidéo blogs) promouvant les films disponibles, Arte pourrait bien être l’un des vecteurs du regain d’intérêt de la jeunesse face au cinéma de patrimoine et un des chefs de file de sa dématérialisation.

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