Accréditation

ArteKino Classics / European Film Factory 

Pour son avant-dernière journée, le MIFC 2022 organisait une discussion, modérée par Claire Brunel de la fondation Wim Wenders, entre les deux initiatives européennes, pensées pour faciliter l’accès aux films et développer l’éducation aux œuvres européennes.

A Lucie Guérin d’ouvrir le débat, présentant la plateforme European Film Factory pour laquelle elle est chargée de projet, et son aspect pédagogique. Lancée en 2020, cette initiative a pour ambition de faire découvrir le cinéma de patrimoine aux jeunes européens, et de donner aux enseignants des clés pour initier à l’éducation cinématographique. Financée par MEDIA d’Europe Creative et développée par l’Institut Français avec Arte Education et la European School Net de Bruxelles, la plateforme est disponible en huit langues et proposée dans 38 pays, ciblant en particulier les territoires sans éducation au cinéma, où l’European Film Factory se révèle très utile. Elle donne accès à un catalogue de films européens et d’outils et explications pédagogiques, fonctionnant grâce à des droits non-commerciaux, éducatifs et non-exclusifs. Les titres proposés peuvent aussi être acquis via les archives nationales des pays où la plateforme est disponible. En outre, Lucie Guérin précise que les DCP produits pour l’European Film Factory peuvent être repris pour des projections en salles, appuyant sur l’important travail de création de matériel que cette initiative requiert : elle évoque notamment la question des sous-titres, fabriqués en interne s’ils ne peuvent pas être récupérés.

Claudia Tronnier, directrice cinéma et fiction chez Arte, a ensuite expliqué les rouages d’ArteKino Classics, initié entre la Berlinale et le festival de Cannes l’année dernière. Disponibles en six langues, les titres de la collection de Arte.tv sont choisis pour essayer de « parler d’aujourd’hui, proposer de nouveaux langages cinématographiques » et mettre en avant de nombreuses réalisatrices et des films peu connus. Ne correspondant pas toujours aux canons cinématographiques auxquels chaque culture est habituée, ils offrent une fenêtre privilégiée sur d’autres manières de faire du cinéma, tout en partageant la culture des pays représentés. Ces titres sont issus du catalogue de l’Association des cinémathèques européennes (ACE) ou sont acquis par négociations de leurs droits avec les ayants droits. Une acquisition facilitée si les titres ont été diffusés à la télévision.  

Évoquée l’ACE est présente dans le panel, incarnée par Paulina Reizi, coordinatrice de A Season of Classic Films pour l’association. Celle-ci s’occupe à promouvoir le travail des archives de tous les pays membres de l’ACE, en l’aidant à les restaurer et à les diffuser par des projections gratuites, dont au moins l’une est obligatoire pour participer à l’initiative. Le travail avec les archives n’est pas simple cependant, sauf si elles détiennent les droits des films concernés par l’association. Fonctionnant avec une subvention de Europe Creative, l’ACE s’associe avec plusieurs autres initiatives pour avoir d’autres fenêtres de diffusion. Une synergie existe donc avec ArteKino. 

Boglárka Nagy termine ce tour de table, en décrivant les actions de la CICAE dont elle est déléguée générale, et notamment leur journée Art et Essai du cinéma européen. Ouvrant sa 7e édition le 13 novembre cette année, cette journée permet de faire la promotion du cinéma art et essai partout en Europe, et est organisée dans le cadre d’actions pédagogiques de la CICAE sur le patrimoine cinématographique européen. Elle est soutenue par plusieurs réalisateurs et cinéastes comme Lukas Dhont ou Joachim Trier. En outre, Boglárka Nagy s’est exprimée à propos du streaming et de la circulation des films en salles, expliquant qu’il existe une forte corrélation entre le succès des films en salles et la consommation de cinéma en ligne : grâce à des résultats fournis par la Suisse, il apparait que 20 % des films disponibles sur des plateformes avaient eu un lancement en salles, et représentaient 80 % des films vus en streaming.

 

En conclusion de cette discussion, Claire Brunel a demandé aux panelistes quelles améliorations étaient nécessaires pour faire durer de tels partenariats. Pour Boglárka Nagy, le premier pas à faire serait de développer une base de données pour faciliter la recherche des droits des films. Pour la déléguée générale de la CICAE il serait aussi intéressant de penser à des pratiques collaboratives pour la curation. Pour Lucie Guérin, il est important que l’école intègre plus le cinéma dans sa pédagogie, la diffusion du patrimoine passant par l’éducation, mais aussi que la Commission européenne se mobilise pour une diffusion paneuropéenne des films classiques. Enfin, pour Claudia Tronnier il faudrait trouver des ambassadeurs pour rendre les initiatives ici présentées plus connues et identifiées dans plus de pays.

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