Mercredi 13 octobre 2021 a eu lieu le premier atelier organisé par le MIFC, au côté de Relais Culture Europe. Au programme présentation et dialogues entre différents acteurs du domaine du cinéma de patrimoine autour du thème de la diversité, animé par Vincent Soccodato, responsable du soutien aux activités trans-sectorielles européennes chez Relais Culture Europe, et Marion Thevenot, responsable du pôle cinéma français pour l’institut français.
Pour commencer, les deux modérateurs ont chacun présenté les programmes mis en place par leurs organismes respectifs afin d’intégrer une meilleure diversité dans le domaine de l’audiovisuel.
C’est donc Vincent Soccodato qui a ouvert cette discussion en présentant le projet « alternative » portant sur les enjeux sociaux des pratiques muséales. Ce projet ciblant les jeunes entre 15 et 25 ans en décrochage scolaire ou vivant loin des lieux culturels, a pour objectif d’ouvrir un espace pour les jeunes afin que ces derniers puissent s’approprier des objets de certains musées tout en proposant un contenu et un parcours alternatif. Il a notamment cité l’opération « Louvre pas trop » qui a permis à plusieurs jeunes de réinterpréter différentes oeuvres du musée du Louvre.
De son coté Marion Thevenot, a rappelé le but premier de l’institut français, à savoir diffuser la culture française à travers le monde. L’institut fait par ailleurs, et ce depuis longtemps, de la diversité un objectif essentiel, et donne pour exemple ce qu’il fait chaque année, autour de la la journée internationale des droits des femmes. A cette occasion et durant toute une semaine, l’institut met en avant toute une programmation autour de la femme comme ce fut le cas cette année avec la série Culottées tirée de la bande dessinée de Pénélope Bagieu.
L’institut Français travaille aussi, en collaboration avec la journaliste Veronique Le Bris, sur le programme European Film Factory. Ainsi, est mis à disposition des jeunes entre 11 et 18 ans, des films de patrimoine, sélectionnés par un jury mixte, ayant pour but de les sensibiliser aux enjeux de diversité. Les films sont alors toujours accompagnés d’un dossier pédagogique, comme dans le cas de Billy Elliot de Stephen Daldry où étaient abordés les stéréotypes de genre tout en expliquant comment mieux les appréhender. L’institut souhaite par ailleurs ouvrir dans un futur proche cette initiative aux étudiants du cycle supérieur afin de sensibiliser un public encore plus large.
Après cette riche présentation, la discussion s’est ouverte aux personnes présentes à l’atelier.
C’est la productrice marocaine Izza Génini, qui a ouvert le bal en questionnant Marion Thevenot sur la manière dont l’Institut sélectionne les films à diffuser dans le monde. Cette dernière lui a alors précisé que l’Institut faisait l’acquisition des droits non-commerciaux d’une centaine d’oeuvres françaises par an (courts et longs métrages, documentaire, animation…) ayant pour caractéristique commune d’être des oeuvres majoritairement françaises (du point de vue de leur production) afin de les diffuser gratuitement dans le monde entier. Les films retenus ne parlant pas exclusivement de la culture française, donnant l’exemple du récent The Last Hillbilly de Thomas Jenkoe et Diane Sara Bouzgarrou, l’Institut français tend ainsi à montrer la pluralité et la diversité du cinéma français.
Ce fut alors au tour d’un enseignant d’INA Sup de prendre la parole afin d’expliquer la manière dont l’école tente de traiter au mieux des questions de diversité et de parité. Pour renforcer ce principe, elle a même signé la charte 50/50 démontrant son engagement sur ces questions. Des questions qui concernent de près professeurs comme élèves, pour preuve le nombre grandissant de mémoires Ie recherche sur la question du genre. A l’autre bout de la pièce, un étudiant de L’Ina Sup a par ailleurs expliqué que, dans un souci de diversité et d’égalité des chances, l’école a mis en place une « classe alpha » dont le but est de proposer une formation qualifiante pour les personnes issues de milieux défavorisés.
Par la suite, un avocat qui a longtemps représenté la SRF, a rappelé que le monde de la réalisation a longtemps été réservé aux hommes. Il s’interrogeait sur le pourcentage actuel de femmes dans la filière réalisation d’une école comme la Fémis pour voir si cette vision de la « réalisation comme métier d’homme » était en passe d’évoluer. Bien que n'ayant pas les chiffres exacts en tête, Marion Thevenot a expliqué que de le nombre de femmes dans ces formations était en constante augmentation, comme un signe encourageant pour un futur plus diversifié.
La discussion s’est ensuite orienté vers le Festival Lumière lui-même ainsi que son marché le MIFC, représenté ici par Anaïs Desrieux. Cette dernière a précisé que les questions de diversité et de parité étaient au coeur de ces deux événements depuis de nombreuses années maintenant, notamment à travers les rétrospectives consacrées à certaines cinéastes, parfois mises de côté par l’histoire du cinéma, comme Ida Lupino mais aussi cette année, la réalisatrice de l’âge d’or japonais, Kinuyo Tanaka.
De part la diversité des profils des participants, il ressort de ce premier atelier que les questions de diversité concernent toutes les strates et domaines du monde du cinéma. Ces questions qui représentent des enjeux majeurs pour le futur de la profession, doivent continuer à être posées et discutées afin de toujours améliorer les représentations, elles seront d’ailleurs au coeur du prochain programme MEDIA de Creative Europe, comme l’a précisé Vincent Soccodato.
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