Accréditation

TABLE RONDE EUROPE - Comment renforcer le soutien de l’Europe en faveur du patrimoine : quelles politiques ? Quels dispositifs d’aide ?

Pour cette 3e journée, le MIFC a placé l’Europe au coeur des discussions. Un sujet amené à devenir récurrent au sein du Marché. Pour cette première table ronde, autour du rédacteur en chef du Film Français, Florian Krieg, on pouvait retrouver Aurélie Champagne, directrice adjointe en charge des affaires juridiques et européennes au CNC, Maria-Silvia Gatta, responsable projet Creative Europe MEDIA à la Commission UE et Bérénice Honold, conseillère du directeur général / Affaires internationales au FFA.

La table ronde a débuté sur une vidéo de Laurence Farreng, députée européenne et membre du Mouvement démocrate, qui a insisté sur le fait que Creative Europe MEDIA était le seul programme dédié à renforcé l’Union Européenne dans son indépendance par rapport au marché numérique en le régulant. Elle a aussi rappelé à quel point les 30% de cinéma européen au sein des plateformes, liés à la directive SMA, étaient essentiel et qu’ils devaient être maintenus. Vous pouvez retrouver sa vidéo sur le replay de la table ronde, ici (avec vos codes accrédités, disponible sur votre espace Festiciné).

Patrimoine européen ou national ?

La table ronde a commencé par définir la notion de film de patrimoine. Selon la France, c’est un film de plus de 20 ans, pour l’Europe, il doit n’avoir que 10 ans, tandis qu’en Allemagne, aucune définition n’a été arrêtée. A partir de ce constat, la notion même de patrimoine devient une prérogative nationale. Ce que confirme aussi Maria-Silvia Gatta en précisant qu’il est du domaine des états. Cependant, en raison d’un grand nombre de coproductions, parler de cinéma national devient une notion artificielle. Il est donc de l’ordre de l’Europe de l’envisager comme un partage de valeurs et de culture.

Comment assurer la visibilité de ce patrimoine ?

Du côté de l’Europe, il est important de construire une visibilité de ce patrimoine en dehors des lieux dédiés, comme les cinémathèques. L’essentiel est le lien avec le grand public, c’est ainsi que Maria-Silvia Gatta rappelle l’importance du réseau Europa Cinémas, soutenu par le programme MEDIA. Le soutien de l’Europe passe également par l’éducation à l’image ainsi que le soutien aux professionnels et au modèle économique dont le MIFC est l’incarnation. Pour le Filmförderungsanstalt (FFA) et pour le CNC, l'un des enjeux essentiels est celui de la découvrabilité. Cela passe par un soutien au restauration, dans le but d’une exploitation, ainsi que par des initiatives comme Justwatch ou Allociné qui permettent de retrouver les œuvres sur les différentes offres légales. L’autre sujet lié à cette notion de découvrabilité, est aussi de soutenir l’accessibilité au cinéma de patrimoine dans les « petits pays » qui n’ont pas forcément les mêmes structures de salles que la France, par exemple. Les festivals deviennent ainsi l’un des enjeux de cette réflexion européenne.

Quid d’une plateforme européenne ?

Si le projet est réfléchi par l’Europe, il pose quelques problèmes. L’Europe doit, en plus d’assurer la découvrabilité, s’assurer de la compétitivité que cette potentielle plateforme pourrait fausser. L’autre problématique est celle de la territorialité des droits des œuvres qui serait une embûche à cette plateforme. Par ailleurs, Aurélie Champagne et Bérénice Honold rappellent à juste titre que la directive SMA assure 30% d’œuvres européennes sur les plateformes existantes en Europe, dont la plupart sont des œuvres de patrimoine. Elles ajoutent également qu’une initiative européenne existe déjà, entre la France et l’Allemagne, avec six langues disponibles : Arte. Si elle n’est pas multi-territoriale, elle est un premier pas dans le sens de ce projet européen.

Objectif 2027 ?

Alors que les élections européennes viennent d’avoir lieu et qu’une nouvelle Commission Européenne vient d’être nommée, leur action est encore limitée par le cadre financier adopté en 2020. C’est en 2027 qu’un nouveau budget et qu’une nouvelle répartition sera adoptée. En attendant, les actions de l’Europe sont en réalité limitées. Mais plusieurs objectifs sont visés. L’un d’entre eux est de s’assurer que les éléments sources des œuvres soient maintenus en Europe en introduisant un système de protection des catalogues avec, notamment, l’obligation de recherche d’exploitation suivie, en particulier dans le cadre d’une vente d’un catalogue européen vers le reste du monde. Ou, du moins, le maintient en Europe, d’une copie technique. Une idée qui entraîne une autre problématique, celle du stockage, qui, d’après Maria-Silvia Gatta dépend surtout des pays. Le sous-titrage est un autre enjeu important des années à venir dans lequel il faudra prendre en compte les évolutions technologiques. Les questions sont encore ouvertes, en attendant 2027 pour prendre un nouvel élan.

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