Succès critique et succès public, la ressortie du Nom de la Rose (1986) en février dernier fut une véritable réussite. Pour cette 12e édition du MIFC, le distributeur Jean-Fabrice Janaudy, directeur des Acacias, et l’éditeur Hugues Peysson, directeur de l’Atelier d’Images, sont revenus lors d’un cas d’étude sur cette seconde vie du film de Jean-Jacques Annaud, sous la houlette de Pierre Olivier, directeur catalogue et vidéo chez TF1 Studio.
Dans son introduction, Pierre Olivier a présenté les questionnements qui ont accompagné l’idée d’une ressortie du Nom de la Rose, film invisible depuis 2016, notamment en raison d’un conflit entre deux des trois coproducteurs du film. Du côté des « Pour » : il s’agit d’un film culte, notamment pour toute une génération de journalistes et de programmateurs, il est attendu, car rare sur le grand écran, la restauration en 4K est de grande qualité, le réalisateur Jean-Jacques Annaud affiche un grand intérêt et engagement dans cette ressortie et c’est un film attendu par les acheteurs de supports physiques. Du côté des « Contre » : la direction artistique et certaines scènes, notamment une de sexe, ne seraient peut-être pas au goût du jour, Jean-Jacques Annaud est un réalisateur reconnu par le public, mais moins par les critiques et, malgré son engagement, il est très occupé par ses projets actuels.
Mais après sept ans de négociation pour assurer une sortie salle et l’excellente réception du film dans deux grands festivals que sont Il Cinema Ritrovato à Bologne et Lumière à Lyon, tous les voyants étaient au vert.
La sortie cinéma
Comme l’a souligné Jean-Fabrice Janaudy en préambule, l’avantage de ressortir Le nom de la Rose maintenant est que Jean-Jacques Annaud est vivant. Le cinéaste, engagé dans cette ressortie, a ouvert ses archives et a offert son talent de conteur pour l’accompagnement en salles et pour les interviews.
Pour les outils de communication, le distributeur a décidé de reprendre et de restaurer l’affiche originale et de mettre à disposition un livret d’accompagnement de 23 pages, validé par le réalisateur. Une nouvelle bande annonce a été réalisée, ne comportant pas la scène de sexe, culte, pas tant pour des raisons polémiques que par peur de voir la BA être censurée par la politique des réseaux sociaux.
Si les réseaux sociaux étaient d’ailleurs un des moyens privilégiés, notamment pour atteindre une audience plus jeune, la presse - écrite, télé et radio - fut aussi un soutien important et déterminant pour la ressortie du film. Plusieurs avant-premières événementielles ont également accompagné le lacement en salles pendant les vacances de février, pour espérer un public familial. Une diffusion simultanée dans 68 salles Pathé de France a permis de réunir 4 902 spectateurs en une soirée. Le jour de la sortie, le 24 février, 29 cinémas étaient là au démarrage, mais au total 480 salles ont diffusé le film pour un cumul de 47 000 tickets vendus. Si Jean-Fabrice Janaudy a un souvenir ému de sa collaboration avec Jean-Jacques Annaud, il regrette cependant que peu de cinémas, malgré un engouement général, les ont accompagné dès le début de la ressortie.
L’édition physique
Ce n’est pas la première fois que Le nom de la Rose sort en édition physique puisqu’il avait déjà connu une première version en DVD en 1998, puis un coffret en 2004 édité par Warner Bros puis un Blu-ray par TF1 Vidéo. C’est sur ce dernier que L’Atelier d’images, représenté par Hugues Peysson, avait déjà travaillé avant de rejoindre Seven 7 (en co-édition) et Les Acacias pour cette nouvelle ressortie. Pour le coffret d’exception, l’éditeur propose une masterisation Dolby Vision, un livret de 44 pages annotées par Jean-Jacques Annaud, un nouvel entretien avec le cinéaste par Jerôme Wybon, la masterclass du réalisateur par Philippe Rouyer, à l’occasion du Festival Lumière, ainsi que la ressortie du making-of de 116 minutes, en deux parties, qui figurait sur le coffret Warner de 2004, reformaté en 16/9.
Au moment de la sortie de l’édition physique, Jean-Jacques Annaud, qui avait fortement participé à la sortie cinéma, a, de nouveaux, accepté des entretiens et notamment un de six pages dans Les Années Laser.
A date, Seven 7 et L’Atelier d’images ont vendu 9 000 coffrets et, en tout, 14 000 exemplaires du Nom de la Rose, toutes éditions confondues (UHD, BRD, DVD). A noter que le film cumule également 10 000 séances en VOD.
A l’avenir, une version Imax Enhanced est en cours de traitement ainsi que de nouvelles versions doublées dans trois langues régionales : Corse, Breton et Occitan. L’aventure du Nom de la Rose, déjà pleine de succès, est donc loin d’être finie.
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