Accréditation

Panorama européen : "2018 sera l’année de l’héritage culturel en Europe"

Ouvert par Matteo Zacchetti, DG CONNECT Unit ‘Media Support Programmes’, la table ronde animée par Anthony Bobeau s’est intéressé à trois pays en particulier : la Grèce, la Hongrie et la Lettonie. 

 MIFC Panoram Europe

Trois pays, trois cas spécifiques. Si 2018 sera l’année de l’héritage culturel en Europe comme l’a annoncé le représentant du programme européen MEDIA, elle sera très différente d’un pays à l’autre car comme le précise Matteo Zacchetti, les problèmes rencontrés par le cinéma de patrimoine en Europe sont les mêmes que ceux du cinéma. On pourrait même ajouter qu’ils sont également les mêmes que ceux de chaque état. 

Tout d’abord la Grèce. Si, comme nous le précise Laetitia Kulyk, attachée de coopération audiovisuelle de l’Institut français de Grèce, le cinéma de patrimoine avait la côte il y a encore 20 ans, les temps ont changé. Pour comprendre cela, il faut comprendre l’exploitation locale divisée entre cinéma d’été et cinéma d’hiver. Et il y a encore 30 ans, il n’y avait pas de cinémathèque. Les films classiques étaient diffusés particulièrement l’été dans des cinémas en plein air avec un véritable succès. Depuis plusieurs problèmes se sont cumulés : l’arrivée du numérique, ratée par le pays, l’engorgement du nombre de sorties (environ 8-10 par semaine) pour seulement un peu moins de 11 millions d’habitants, la crise, l’absence d’éducation à l’image et la multiplication des projections en plein air gratuites. De plus, la Grèce ne bénéficie pas d’une véritable politique centrale autour des archives et aucun plan n’a pour le moment été réellement mis en place pour la restauration des films grecs. Mais à l’occasion de la création d’une plate-forme de la part du Greek Film Center, le projet de restauration de 150 films prévus il y a quelques années devraient revoir le jour.  

Du côté de la Hongrie, les choses s’avèrent plus encourageantes, notamment grâce à une grande campagne systématique de numérisation et de restauration lancée cette année par le Hungarian National Film Fund à raison de 15 films par an en restauration et 30 à 40 numérisés pour un budget de 2,5 M€. Car jusqu’alors, seulement 12% du patrimoine cinématographique hongrois était numérisé. L’avantage du fond hongrois est qu’il détient à la fois les archives et les laboratoires pour restaurer, il ne fonctionne ainsi pas à perte. Des rentrées d’argent sont même possible car il vend lui même ses films à l’étranger. Par ailleurs, le Hungarian National Film Fund s’apprête à lancer une cinémathèque dédié au cinéma de répertoire, hongrois et international. 

Enfin, en Lettonie, la situation est plus complexe pour des raisons historiques. Alors que le pays s’apprête à fêter ses 100 ans d’indépendance, il a été occupé, pendant une grande partie de ce centenaire, de 1945 à 1990, par la Russie dans le cadre de l’Union soviétique. A l’époque, Riga avait l’un des plus grands studios du monde d’où sortaient entre 8 et 10 films par an. Problème : financés en grande partie par Moscou, les négatifs et matériaux de ces longs métrages et autres oeuvres sont coincés sur place. La Russie refuse de les rendre et souhaite que la Lettonie les rachète. C’est pour ça que sur les 25 dernières années, seulement 10% des films classiques lettons ont été restaurés et numérisés. 10 longs métrages seront restaurés entre 2017 et 2018 grâce à des aides européennes, et seront disponibles gratuitement sur internet.

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