Pour la 9ème édition du MIFC, Birgit Heidsiek, rédactrice en chef, Green Film Shooting, Cédric Lejeune, fondateur spécialiste Workflow Média, Workflowers, Julien Tricard, président du Média Club’Green, et enfin Dr; Nikolaus Wostry, directeur général, responsable des collections films, Cinémathèque d’Autriche, se sont réunis pour discuter d’écologie et de cinéma de patrimoine autour d’une table ronde sur la thématique “Conservation et restauration : un enjeu écologique pour demain”. Deux domaines distincts, pas forcément proches l’un de l’autre de prime abord, qui sont pourtant aujourd’hui intimement liés. Cette rencontre inédite a été modérée par Hans-Nikolas Locher, directeur du développement de la Commission Supérieure Technique (CST).
“C’est une première fois, un moment historique, durant lequel l’on va poser cette question sur l’écologie et le cinéma de patrimoine.”, explique Julien Tricard. “Je suis heureux que cela se fasse au MIFC car nous sommes tous ici écologistes, tous soucieux de l’environnement, car nous sommes concernés par le cinéma de patrimoine qui est en réalité une passation pour les générations futures. Une notion d’héritage en bon état, une notion de transmission qui est proche de l’écologie.” De son côté, le Docteur Nikolas Wostry, est revenu sur la question cruciale de préservation des films, contextualisant que le problème écologique était à la fois lié au digital mais aussi à la conservation des films en format physique. “Il y a un paradoxe : pour préserver il faut malheureusement détruire.” Le directeur général de la Cinémathèque d’Autriche a expliqué qu’il faut faire des choix radicaux pour cette “transition très brutale”. Il est revenu sur l’utilisation de voitures électriques, la création de bâtiments en bois pour stocker notamment les archives composées de films en nitrates.
Aujourd’hui, le cinéma de patrimoine doit sauvegarder énormément d’éléments numériques, comme lors de la restauration de films. Il y a plusieurs moyens de le faire comme la conversation active qui consiste à laisser tourner des disques durs et les stockages plus froid sur bandes. Mais cela soulève des questions éthiques et surtout écologiques. Birgirt Heidsiek a expliqué qu’il y a beaucoup d’inconvénients de stocker des données digitales sur des “data centers“ car cela provoque “un énorme impact” sur l’environnement. Ce procédé pollue à grande échelle car il passe par l’utilisation de plusieurs serveurs en ligne. Cédric Lejeune, quant à lui, travaille notamment sur l’évaluation du coût du carbone et sa place au centre de la discussion de cette rencontre au MIFC : “Le carbone est une abstraction qui permet d'essayer de mesurer plein de choses différentes avec un seul chiffre. Or, dans la problématique environnementale, notamment dans le changement climatique, ce n’est plus une composante du challenge environnemental. Il y a aussi le challenge autour des ressources.” Le fondateur spécialiste Workflow Média a également pointé du doigt l’épineuse question de la climatisation dans les salles de cinéma qui se révèle être un grand problème à long terme pour l’environnement. La lutte pour l'environnement reste, selon lui, encore un combat “expérimental”, qui prend du temps car il faut faire changer les mentalités du public mais aussi des petites et grandes entreprises.
Le modérateur de cette table ronde, Hans-Nikolas Locher, a précisé à l’auditoire que la thématique de cette discussion était à la fois récente et vaste, qu’il ne s’agissait pas d’y aborder une réponse mais bien d’essayer de s’en rapprocher en discutant tous ensemble.
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