Accréditation

Rencontre avec Manuel Alduy

Ce vendredi 21 octobre, la 10e édition du MIFC s’est achevé sur une conversation avec Manuel Alduy, Directeur du Cinéma et des Fictions Numérique et Internationale de France Télévisions, animée par Jérôme Soulet, directeur du catalogue chez Gaumont.

Celui qui est arrivé à France Télévisions depuis 2 ans - « Pendant je ne sais plus trop quel confinement » précise Manuel Alduy avec le sourire - tire le bilan de sa mission, notamment au sujet du cinéma de patrimoine. Si la période Covid a donné l’illusion que les Français étaient à nouveau fans de la télévision et du patrimoine, c’est surtout parce qu’ils étaient enfermés. « Il a fallu se remettre au travail pour proposer une offre diversifiée dans laquelle il y avait le cinéma classique » confirme le directeur du Cinéma et des Fictions Numérique et Internationale de France Télévisions.

L’idée fut bien de revoir l’ensemble de la programmation sur un ensemble de trois chaînes et une plateforme. « Notre mission n’est pas de forcer un film de patrimoine sur des gens qui ne veulent pas le voir » explique Manuel Alduy. Pour cela, il prend aussi en compte la moyenne d’âge des spectateurs de cinéma des différentes chaînes avec 58 ans sur France 2, 63 sur France 3 et 67 ans pour le vendredi soir sur France 5 où l’objectif est d’attirer environ 500 000 spectateurs sur un film de patrimoine. Avoir des objectifs raisonnables et raisonnés et faire désormais de la plateforme france.tv une priorité notamment pour attirer un public plus jeune sur le cinéma de patrimoine.

Sur France 2, France 3 et France 5, le service public diffuse 350 films par an dont 40% de patrimoine (uniquement du patrimoine sur France 5 d’ailleurs). En raison d’obligations cinéma, si une chaîne diffuse plus de 52 films différents par an, le groupe est dans l’obligation de créer une nouvelle filiale de production pour contribuer à la création. Cependant une nouvelle réglementation va permettre de mutualiser ces obligations entre les chaînes.

Du côté de la plateforme france.tv, il a fallu s’adapter et mettre en place une nouvelle éditorialisation qui comprend une logique de l’offre associée à une logique éditoriale globale au sein du groupe. Ainsi, trois nouveaux longs métrages sont mis en ligne le jeudi en panachant âges et origines. Une programmation qui s’adapte aussi aux événements extérieurs comme pendant Lumière où la plateforme propose notamment Big Fish en hommage à Tim Burton ainsi qu’un hommage à Patrick Dewaere. La programmation peut également être bougée en cas de décès d’une figure importante du 7e art comme lors des disparitions de Jean-Luc Godard, Bertrand Tavernier ou Jean-Paul Belmondo où la curiosité et l’intérêt sont relancés. Enfin, l’idée est de faire du non-linéaire, un complément au linéaire. Le linéaire serait ainsi l’événement, le rendez-vous collectif quand le non-linéaire agit comme un deuxième rendez-vous choisi.

L’objectif sur la plateforme est d’avoir les droits des films pour 3 mois même si le groupe souhaiterait pousser cette norme à 6 mois. Sachant que le non-linéaire ajoute quelques 30 000 spectateurs supplémentaires à un film diffusé en linéaire tandis que les oeuvres uniquement disponibles sur la plateforme comptent environ 25 000 curieux. L’idée pour France Télévisions est de réussir à créer une habitude sur la plateforme, pour « devenir le lieu de tous les cinémas ». Dans le viseur : 200 films (dont une centaine de patrimoine) disponibles par an dont 50 à 60 à tout instant, et un replay de 30 jours pour laisser le temps au bouche à oreille. Manuel Alduy ne cache pas son désir de voir les cataloguistes ouvrir plus grandes leurs portes à la plateforme même si ces derniers ont tendance à préférer les diffusions télé.

Pour conclure, le directeur du Cinéma et des Fictions Numérique et Internationale de France Télévisions a deux principaux buts : raviver (ou susciter) la curiosité des téléspectateurs et éduquer le regard vers des oeuvres dites plus exigeantes.

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