Accréditation

Rendez-vous des cataloguistes et des distributeurs

La matinée de ce vendredi fut riche en belles images puisque se tenait le rendez-vous des distributeurs et des cataloguistes venus présenter leurs prochaines sorties.

 

Ce sont successivement l’Association Française des Cinémas d'Art et d'Essai (AFCAE) et l’Agence pour le Développement Régional du Cinéma (ADRC) qui ont ouvert le bal en rappelant chacun leur mission dont la principale qu’ils ont en commun : fournir aux exploitants les outils nécessaires pour proposer de la meilleure façon possible ces films de patrimoine aux spectateurs.

En dehors de projets assez ciblés comme par exemple le drame russe Quand passent les cigognes avec Malavida, l’AFCAE a, en 2019, travaillé sur des projets de grandes envergures comme une rétrospective de la trilogie de George A. Romero en partenariat avec Solaris ou encore de nombreux films de Miloš Forman dont L’audition (1963), Les amours d’une blonde (1965) ou encore Amadeus (1984). 

L’année 2019 a pour l’ADRC été marquée principalement pas sa collaboration avec Pathé pour la restauration d’Apocalypse Now Final Cut. Mais 2019 fut également l’année de plusieurs rétrospectives dont on pourra citer notamment celle sur le travail de Jean-François Laguionie ou encore celle sur l’œuvre de G.W. Pabst dont les œuvres seront présentées en salles par Tamasa le 30 octobre.  

Mais que serait l’histoire du cinéma français sans Gaumont et Pathé, les deux géants qui ont vu émerger et s’imposer l’art cinématographique dans la culture française dès ses premières heures et tous les deux très impliqués dans la restauration des œuvres du passé ? 

Pour Gaumont tout d’abord cette année 2019 fut riche en restaurations puisque ce sont au total une cinquantaine d’œuvres qui ont été restaurées dont quelques pépites comme Toni de Jean Renoir ou Un singe en hiver de Henri Verneuil. Un autre événement majeur c’est évidemment la réhabilitation des films d’André Cayatte qui ont fait l’objet d’une rétrospective à l’occasion du Festival Lumière de cette année. La prochaine réhabilitation en vue sera sans doute celle des films de Louis de Funès les faisant passé de chefs d’oeuvre du cinéma populaire à immanquables du patrimoine. 

Pathé de son côté relève quelques restaurations majeures pour cette année 2019 : Faubourg Montmartre (Raymond Bernard), La cité de la joie (Roland Joffé), Le professeur (Valerio Zurlini) et 125 rue Montmartre (Gilles Grangier). C’est à eux que l’on doit également la restauration de l’œuvre magistrale d’Abel Gance, La roue, qui sera projetée en avant-première à lumière le dernier week-end du festival. Enfin, Pathé est également au cœur du projet de restauration majeur de cette édition 2019 du festival Lumière : Apocalypse Now Final Cut de Francis Ford Coppola.

Ce rendez-vous c’est aussi l’occasion pour certains de rappeler le rôle culturel des distributeurs de films de patrimoine ; il faut assurer la transmission de ces trésors cinématographiques, un exercice qui n’est possible, selon Philippe Chevasu de Tamasa Distribution, que grâce à une participation de tous dans un effort uni. Et c’est dans cette énergie que cette année, Tamasa a fait un focus sur le cinéma européen avec la rétrospective Pabst évoquée plus tôt par l’ADRC mais également sur le cinéma jeune public avec Le monde animé de Grimault composé de 8 court-métrages d’animation pour enfants. En 2020, d’autres rétrospectives sont prévues avec une, notamment, sur le cinéma de Jean Renoir.

Et cette volonté de transmettre n’est pas sporadique ; le cinéma de patrimoine c’est toute l’année, dans les salles, dans des festivals, etc. comme le souligne Vincent Paul-Boncour. Il poursuit en soulignant le réseau formidable de distributeurs, de salles d’art et essais qui existe en France : il faut maintenir cet « ADN de la cinéphilie qui existe depuis les années 40 ». Carlotta en cette année 2019 a été marqué par quelques œuvres majeures dont Irréversible, Jabberwocky ou encore Donnie Darko. 

Et c’est tout naturellement que Jean-Fabrice Janaudy, Les Acacias, reste dans cette même veine et insiste sur cette nécessité de montrer le cinéma de patrimoine aux jeunes qui sont « juste des personnes âgées en devenir ». Il remarque en effet une certaine frilosité à programmer ces films car le cinéma classique français parfois considéré comme vieillot et peu attractif alors que par exemple certains films tels que Non Coupable ou encore Le ciel est à vous sont d’une grande modernité. 

Que ce soit Drôle de Drame et Moonrise pour le Théâtre du temple, L’incinérateur de cadavres et Alice Comédies volume 2 pour Malavida ou enfin Long Week-end et Tombe les filles et tais-toi pour Solaris, l’année 2019 marque pour tous les trois une année riche en nouveautés dans leur catalogue d’œuvres restaurées. Et cet élan de restauration ne s’arrêtera pas de sitôt en 2020 puisque Le théâtre du temple prévoit notamment une rétrospective Laurel et Hardi, Malavida se penchera principalement sur la diffusion des Lèvres rouges et d’un volume 3 d’Alice Comédies, et Solaris mettra plutôt en lumière le cinéma de Fellini. 

Vient désormais le tour de StudioCanal, le géant qui, s’il n’était pas là dès la naissance du cinéma contrairement à Gaumont et Pathé, est aujourd'hui un acteur majeur de la diffusion et distribution des films de patrimoine. Après un bref rappel de leur catalogue, tant en termes de grands classiques que de chefs d’œuvres modernes et de films familiaux, ils ont enchainé avec une annonce qui a fait l’effet d’une bombe : la restauration d’Elephant Man, supervisée par son réalisateur David Lynch. La sortie au cinéma de cette œuvre majeure du patrimoine contemporain est prévue par Carlotta films au 1er semestre 2020. Un événement à ne pas manquer.

La présentation se termine par l’intervention de trois cataloguistes dont c’est cette année la première intervention sur cette estrade pour présenter leur catalogue. Splendor films commence en annonçant que leur plus gros succès de l’année fut incontestablement le Château de Cagliostro de Hayao Miyazaki. De son côté la cinématographique Lyre, société familiale, se concentre désormais plutôt sur la gestion et restauration de leur catalogue dont notamment Paris est toujours Paris, un film de Luciano Emmer datant de 1951. Et enfin pour conclure cette séance de présentation riche en belles découvertes, surprises et attentes, Les films du Jeudi rappellent l’importance restaurer et diffuser également les films moins connus de certains grands réalisateurs comme Godard ou Renoir.

 

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