Accréditation

Rendez-vous des laboratoires

La journée de jeudi s’est ouverte avec  le rassemblement des ingénieurs et techniciens de laboratoires afin de présenter leurs nouvelles restaurations et leurs projets en cours.

 

120 ans après sa naissance, Abel Gance est toujours aussi révéré par les cinéphiles. En témoignent les deux projets de restauration qui ont débuté la conférence des laboratoires, tenue jeudi matin en salle Karbone. La société Eclair présentait ses travaux sur le premier de ses deux films-fleuve remis au goût du jour cette année : l’ambitieux Napoléon de 1927. Une restauration sans précédent réalisée à la demande de la Cinémathèque Française et sous la direction de Georges Mourier. Avec pas moins de 7 heures de film et un millier de bobines analysées, les efforts de réparation ont été exemplaires de minutie et ainsi très chronophages. Malgré un travail sur deux négatifs différents (Négatif B et Négatif Apollo), la persistance d’images manquantes a compliqué le travail des équipes, condamnées à passer une journée entière sur la séquence de la bataille de boules de neiges qui n’excède pas les trente secondes.

Une des problématiques partagée par Eclair et L’image Retrouvée (qui venait présenter son travail sur La Roue de Gance) était la volonté de redonner vie à l’image, sans pour autant sacrifier la particularité des objectifs et projecteurs d’époque. Les ingénieurs de l’Image Retrouvée se sont heurtés à la multiplicité des versions du film, son auteur l’ayant lui-même remonté dans l’objectif d’une adaptation parlante. En raison de ce fouillis cinématographique, la restauration s’est articulée autour de la "playlist" musicale orchestrée par Paul Fosse lors de la diffusion du film au Gaumont Palace en 1923. Pour certains plans, les techniciens ont même eu recours à plusieurs copies, juxtaposées par une technologie de fondu enchainé presque invisible à 24 images par seconde.

Hiventy a mis fin à la session Abel Gance en présentant un mélange de film et d’animation coréalisé par Paul Grimaud (Le Roi et l’oiseau) et Jacques Demy. Intitulé La Table tournante, ce film hybride est une collection de courts-métrages introduits par le metteur en scène des Parapluies de Cherbourg. Les enjeux de restauration résidaient à la fois dans la réparation des bandes trichromes en image successive ainsi que dans la différenciation des dégâts du temps de l’animation d’époque.

Pour sa première apparition au MIFC, le laboratoire VDM présentait la restauration de La Voleuse de Jean Chapot. Six ans avant Les Choses de la vie, l’œuvre de Chapot signait la naissance du couple Romy Schneider/Michel Piccoli à l’écran. Avec le recours d’un contretype très abimé, des problèmes de tirage et d’abrasion, les équipes ont principalement dû faire un travail de deflickering (suppression des scintillements et tremblements). Les polonais de la Di Factory ont également présenté un projet avec un budget plus modeste que les premiers intervenants : une collection de courts-métrages étudiants récupérés dans les archives de l’école de cinéma de Katowice. DI Factory avait choisi de diffuser un extrait de l’un deux, le très sombre et clinique Death in the Beginning.

Lumières numériques, l’INA et Neyrac Films ont clos cette conférence en présentant tour à tour leur travail sur l’animation, le son et les formats les plus obsolètes (4/3). L’INA a également projeté un extrait de Liberté la nuit de Philippe Garrel avec un focus sur le travail d’étalonnage pour donner un sentiment organique de pellicule.

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