Accréditation

Table ronde édition vidéo : "Le film de patrimoine est un marché porteur"

Mardi 16 octobre, début de la sixième édition du MIFC, une première table ronde animée par Patrick R. Marteau est revenue sur la situation actuelle et l'avenir du support vidéo physique.
 
Photo Table Ronde Vide O MFIC
 

A l'heure où la dématérialisation et le support numérique s'ancrent de plus en plus dans la vie des consommateurs, que reste-t-il du support vidéo physique ? DVD et Blu-ray semblent relégués sur le coin d'une étagère poussiéreuse mais néanmoins les différents secteurs de vente maintiennent leur cap dans la promotion des films de patrimoine.

Bruno Jan (Chef de secteur vidéo à la Fnac), Chloé Duvernet (acheteur pour Amazon), Pascal Brunier (Directeur général des Ateliers Diffusion Audiovisuelle, ADAV) et Sébastien Simonetta (Chargé de catégorie Vidéo & Coffrets Cadeaux, Marché Produits Culturels pour GALEC) se sont réunis lors de cette sixième édition du MIFC afin de prouver que le support vidéo physique, même s’il est en baisse, n'est pas mort. Mieux encore que le patrimoine y est un secteur porteur.

L'une des forces du support vidéo physique, majoritairement les Blu-ray et Blu-ray HD, est sans conteste l'aspect nostalgique du produit. Certains cinéphiles aiment les posséder, dans une démarche de collectionneurs, mais ils sont surtout, dans une pulsion d’achats, un bon cadeau à faire à quelqu’un pour partager une oeuvre que l’on a aimé. "Le cinéma de patrimoine créé un lien entre tous. C'est un peu une Madeleine de Proust.", explique Bruno Jan. Et le support vidéo est un bon moyen de le transmettre. Ces films qui s'inscrivent dans le patrimoine du cinéma et la mémoire collective, restaurés dans de belles éditions motivent souvent les consommateurs à l’achat. Les goodies et autres livres qui agrémentent ces éditions marchent cependant mieux auprès d’un public déjà conquis : "Les produits à valeur ajoutée marchent très bien sur Amazon. Les goodies sont très efficaces sur une base de fans.", renchérit Chloé Duvernet. Mais pour pénétrer durablement le marché, des éditions plus simples, de qualité et moins chères restent encore la meilleure solution.

Pour attirer le consommateur, si le premier argument est le film lui-même, il y a aussi un fort travail de mise en avant. Pour l’ADAV, cela se passe par un catalogue édité deux fois par an ainsi qu’un site internet plus thématisé qui permet ces mises en avant. Pour Amazon, le travail se fait plus par une promotion personnalisée basée sur les historiques de recherches sur le web des potentiels acheteurs. Si la FNAC s’appuie sur une base de données de 4 millions de clients pour "prédire" le marché et sur sa relation direct entre vendeurs et consommateurs; Leclerc, lui, voit ses magasins comme une caisse de résonance du travail déjà effectué par les éditeurs et basent ses choix sur des logiques d’achat à plus grande échelle. Le consommateur de supports physiques étant souvent très éclectiques dans ses achats.

Si globalement, le marché du DVD/BluRay est en baisse d’environ 15%, le cinéma de patrimoine, par sa diversité et son grand nombre, est celui qui souffre le moins, aux alentours de 5 à 10%. Du côté de l’ADAV, qui fournit particulièrement les médiathèques, universités et autres écoles, la sanction est plus lourde, notamment en raison de la baisse des budgets culturels et sur les appels d’offres de l’ordre de 30 à 40% : "Les beaux jours sont derrières nous.", constate Pascal Brunier.

Enfin, sur le débat, DVD vs Blu-Ray, si Sébastien Simonetta pointe un manque de logique entre la progression des achats de télévisions 4K et le peu de mise en avant du Blu-ray, force est de constater que le DVD reste encore roi. Soit par souci d’équipement comme le précise le représentant de l’ADAV, soit par un ratage commercial au moment de son lancement comme l’affirme celui de la FNAC, le DVD ayant été présenté comme LE support définitif aux débuts des années 2000. Si tous s’accordent à dire qu’il est nécessaire que les films soient préservés dans la meilleure qualité possible pour qu’il continue à exister, Chloé Duvernet conclut sur le besoin d’éduquer le spectateur à ces nouveaux formats et à ce discours sur la préservation des oeuvres.

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