Accréditation

Atelier Etudiant Européen

Le jeudi 16 octobre, plusieurs professionnels et des étudiants venus de plusieurs formations européennes se sont réunis lors de la première édition de l’Atelier étudiant du Marché International du Film Classique. Un rendez-vous imaginé en 2024 et concrétisé en 2025 avec la volonté de joindre des professionnels du patrimoine et la nouvelle génération. Cette rencontre s’est déroulée en deux temps, dans une agora informelle : un premier temps a permis aux intervenants de se présenter et de raconter leur carrière, tandis que dans un second temps les étudiants ont pu présenter leur formation. Ces derniers ont également pu poser leurs questions aux différents intervenants réunis.

 Atelier étudiant européen

Un panel diversifié de professionnels

Pour cette première édition de l’Atelier étudiant du Marché International du Film Classique, cinq professionnels ont répondu présent pour évoquer leur carrière aux étudiants rassemblés. De quoi mettre en valeur la pluralité des filières au sein d’un même secteur, celui du cinéma de patrimoine, et donner des conseils à la nouvelle génération. Manuel Alduy, directeur Cinéma & Fictions Jeunes Adultes & internationales à France Télévisions, a ainsi conseillé aux étudiants présents de développer leurs goûts personnels et leur cinéphilie, mais aussi de réfléchir à trouver de nouveaux moyens de motiver les chaînes et les distributeurs à mettre en avant des œuvres méconnues plutôt que ce que le public attend. Claire Brunel, co-directrice de la Fondation Wim Wenders, a conseillé aux étudiants d’être curieux et d’avoir des connaissances, sans forcément se spécialiser, dans plusieurs domaines. Anne-Laure Brénéol, co-directrice et co-fondatrice de Malavida Films, a encouragé les étudiants à réaliser des films pour mieux comprendre leur fabrication, avant de leur prouver, au regard de son parcours, qu’il est possible de créer ce que l’on ne trouve pas sur le marché (en l’occurrence, une entreprise). Enfin, Camille Chanod, éditorialiste et programmatrice pour La Cinetek, et Eléonore Masson, directrice des acquisitions de la plateforme, ont intimé aux étudiants de faire leurs premiers pas dans de petits festivals afin de mieux connaître les gens et de gagner rapidement des responsabilités, mais aussi de se faire soi-même sa place dans le milieu.

Des formations tournées vers le patrimoine

En tout, six universités et formations étaient représentées pour cette première édition de l’Atelier étudiant. À commencer par L’Université d’Amsterdam (Pays-Bas), qui était représentée par des étudiants du Preservation and Presenation of the Moving Image (PMP). Cette formation, lancée en 2003, se concentre sur les nouvelles tendances en matière de restauration, conservation, sélection, accessibilité et éditorialisation des médias audiovisuels. Le cursus se divise entre une partie théorique et une partie pratique avec un stage qui peut être international. La Lettonie a par la suite été représentée, avec des étudiants venus de la Latvian Academy of Culture National Film School. Dans cette université, les étudiants sont très implantés dans le secteur avec un accès direct et privilégié aux archives nationales, qu’ils peuvent manipuler, et collaborent avec des cinéastes locaux. Deux délégations ont ensuite présenté deux écoles de République Tchèque différentes : la Film and TV School of the Academy of Performing Arts, qui apprend à ses étudiants à coopérer, notamment en réalisant des films sur négatif, ainsi que Palacký University, où pratique et théorie se mêlent, avec des débouchés multiples et une formation très large. En France, la formation INA Campus a été présentée par sa 18e promotion, composée d’étudiants en alternance. Travaillant sous la coupe de l’INA, leurs enseignants sont des professionnels du secteur et leurs débouchés sont multiples au sein de l’audiovisuel et du cinéma classique. Ils reçoivent des cours techniques sur la conservation des films et du son, apprennent la documentation et la digitalisation ainsi que la manière de créer des inventaires. Cette formation est en partenariat avec de nombreuses institutions françaises, mêlant l’aspect théorique et pratique du secteur. L’Université Jean Moulin Lyon 3 bouclait cet atelier, avec deux parcours présentait, l’un dédié au design multimédia et à la réalisation de scénarios et l’autre dédié à la télévision et aux plateformes. Combinant des aspects théoriques et pratiques, cette formation comprend un volet professionnalisant avec un total de 9 mois de stage à réaliser ainsi que l’accès à du matériel professionnel selon les besoins des étudiants. Des rencontres sont organisées avec des professionnels de la filière cinéma et audiovisuelle, et les étudiants nouent des partenariats avec différents événements, comme le Marché International du Film Classique.

Les questions de la jeune génération

En parallèle de leurs présentations, professionnels et étudiants ont eu l’opportunité de discuter autour de sujets soulevés par la jeune génération. L’importance du support physique a ainsi été réaffirmée par les professionnels présents, interrogés sur la manière de concurrencer la digitalisation de la production audiovisuelle. Anne-Laure Brénéol et Claire Brunel ont ainsi eu l’occasion de mettre en valeur l’importance des éditions DVD et Blu-Ray, qui permettent de contextualiser les œuvres et de prolonger l’expérience du visionnage d’un film, notamment avec des livrets comprenant des bonus ou des photographies. Camille Chanod et Eléonore Masson ont ensuite ajouté que les plateformes comme La Cinetek pouvaient accompagner des sorties en salles par leur travail d’éditorialisation. La Cinetek a par ailleurs fait l’objet d’une question, les étudiants s’interrogeant sur son modèle économique et sur son fonctionnement administratif. Enfin, le sujet de l’accessibilité du cinéma et du téléchargement illégal a été abordé, amenant les intervenants à réaffirmer l’importance du travail d’éditorialisation qui est fait pour favoriser la découvrabilité des œuvres, sans nier que le téléchargement illégal existe et qu’il est largement plébiscité par une partie du public. Reste alors à rediriger ce dernier vers des voies légales une fois le goût pour le cinéma développé, en jouant en particulier sur sa frustration.

 

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