Accréditation

Focus Pays Invité : l’Allemagne

Comme à chaque édition, le MIFC met en avant un pays. Et à la Pologne l’an passé a succédé l’Allemagne cette année. Petit tour d’horizon outre-Rhin en particulier autour de leur nouveau plan de numérisation des films de patrimoine allemands. 

 

Ils étaient six aux cotés de Jean-Christophe Simon, directeur de Films Boutique et modérateur du jour : Fabio Quade, ventes et distribution à la Friedrich-Wilhelm-Murnau Foundation, Dr. Rainer Rother, directeur artistique de la Deutsche Kinemathek - Museum für Film und Fernsehen Claire Brunel, relations publiques et affaires commerciales à la Wim Wenders Foundation, Torsten Radeck, directeur marketing, Home entertainment Studiocanal GmbH et Levko Kondratjuk, directeur associé, Camera Obscura Filmdistribution.  

Ce focus sur l’Allemagne a principalement porté autour de l’événement majeur de cette année 2019, et pour les 10 prochaines années, dans le monde du cinéma de patrimoine : le plan de numérisation des classiques allemands. Cette idée est née en 2008 au parlement allemand, comme l’a raconté Rainer Rother, alors qu’un député s’est rendu compte qu’un film de son enfance n’était plus disponible nulle part, qu’il avait disparu. L’ensemble de la classe politique a alors pris conscience que le patrimoine cinématographique était une chose précieuse mais fragile qu’il fallait préserver. Il aura tout de même fallu attendre près de 11 ans pour que le plan de sauvegarde prenne vie. Mais depuis janvier 2019, a été lancé un fond, financé à parts égales par le Commissaire fédéral à la culture et aux médias (BKM), la FFA et les Länder, à hauteur de 10 millions d'euros par an et étalé sur 10 ans, pour la numérisation des films cinématographiques. Le financement est accordé dans trois domaines : l'exploitation, la conservation et la nécessité de conservation. Un bilan sera réalisé dans quatre ans mais, comme l’espère Rainer Rother, ce programme devrait être reconduit au bout de ces 10 ans tant la tâche est lourde et ne concerne pas que les chefs d’oeuvre connus de l’Allemagne mais aussi des films plus petits mais important culturellement outre-Rhin. 

Un plan dont bénéficie déjà certaines personnes autour de la table comme Torsten Radeck, Fabio Quade et Claire Brunel. Mais pas Levko Kondratjuk car, comme le précise ce dernier, ce programme de numérisation ne concerne que les films allemands et n’est pas ouvert aux autres filmographies. De son côté, il s’associe avec d’autres distributeurs étrangers pour acheter les droits de manière groupée et se partager les frais de restauration et de numérisation, qu’ils font d’ailleurs eux-mêmes: « Nos films sont trop obscurs pour être restaurés par Eclair ou Bologne » dit-il en rigolant. 

A la suite de ce focus sur ce nouveau majeur de numérisation, l’ensemble des participants en sont venus à faire un bilan de la place du patrimoine en Allemagne. Et le constat est un peu amer. Si tous insistent sur le travail réussi de certaines plateformes comme MUBI, preneur de films de patrimoine et capable de l’accompagner, cela demeure une exception, le reste de ces services étant peu intéressées par ce type de films qu’ils achètent à bas prix. De même en salles, il est important d’événementialiser ces séances patrimoine, de beaucoup les marketer et de choisir des moments opportuns (un anniversaire, une expo concomitante…) pour les programmer. « Un vrai travail d’abeille » comme le précise Claire Brunel. Cette dernière ajoute par ailleurs que le travail sur la jeune génération, notamment avec l’éducation à l’image, était primordial même si, en Allemagne, selon elle, le cinéma n’est pas considéré comme un art mais comme un média et qu’il est difficile encore de convaincre les professeurs, et même au niveau gouvernemental, de l’enseigner. 

Malgré quelques succès comme la récente sortie du Final Cut d’Apocalypse Now qui, diffusé sur une seule journée de manière événementielle dans toute l’Allemagne par Studiocanal, a réussi à attiré quelques 12 000 spectateurs, le combat pour promouvoir et faire exister le patrimoine outre-Rhin reste difficile. Mais tous se sont affirmés prêts à le mener. 

 

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